Philippe de LONGEVIALLE le Blog

Rentrée scolaire et psychodrames

La rentrée scolaire s'est déroulée comme chaque année avec son cortège de polémiques et de psychodrames. Première polémique : le coût de la rentrée scolaire. Pourtant, l'Etat se montre chaque année plutôt généreux pour les familles françaises, à travers l'allocation de rentrée scolaire. Tout juste peut on lui reprocher de ne pas distinguer suffisamment les types de scolarité, qui n'induisent évidemment pas les mêmes dépenses. Mais au fond, le problème posé est d'abord celui de la capacité des parents à séparer l'essentiel du futile, en bref de ne pas céder à toutes les envies de leurs chères têtes blondes ou brunes. Comme chaque année, les associations diverses avancent chacunes leurs chiffres sur le coût réel de la rentrée. J'ai toujours été étonné qu'il faille chaque année acheter un nouveau cartable, une nouvelle trousse, de nouveaux crayons, de nouvelles règles etc .... Quand j'étais enfant, j'ai gardé toute ma scolarité le même cartable, hérité de ma soeur aînée, et rien n'aurait pu m'en séparer, malgré les outrages du temps. Autres temps, sans doute ...
Deuxième polémique : les effectifs de l'éducation nationale, serpent de mer de toute rentrée. Comme chaque année, on s'évertue à comparer des chiffres sans tenir compte des effectifs scolarisés. Sport national ...
Troisième polémique, plus politique celle là : la carte scolaire. Ségo et Nico sont d'accord pour la réformer. En toute hypocrisie. Chacun sait que quand on est plutôt aisé (et souvent socialiste) on met ses enfants dans le privé pour échapper à la carte scolaire. Seuls les autres subiront les collèges et autres lycées dits "poubelles". En réalité, le problème n'est pas celui de la carte scolaire, mais celui de la qualité de l'enseignement, et surtout de la violence scolaire, qu'elle soit physique ou psychologique. Restaurons l'autorité des personnels de l'éducation, evacuons la démagogie des établissements, et chacun retrouvera son école, celle de Jules Ferry, qui formait des hommes libres, et respectueux de la société qui les a vu naître.

Coup de boule et prise de tête

L'évènement le plus médiatique de l'année aura été un coup de tête un soir de finale de coupe du monde. On a tout entendu et tout lu, ou presque, sur ce coup de tête. D'abord, on ne saura jamais si, au dela du destin de Zizou, il a bouleversé celui de l'équipe de France, au moment où elle avait l'Italie à sa main. Ensuite, il a quelque peu terni l'image de celui que tout le monde s'accorde à reconnaître comme le meilleur joueur du monde de ces 10 dernières années, Zinédine ZIDANE. Car il faut bien reconnaître, quelles que soient les odieuses provocations de Marco MATERAZZI, sans doute préméditées, que le geste de Zizou, devant plus d'un milliard de téléspectateurs en direct et sans doute le triple ensuite, est difficilement excusable de la part d'un joueur pro, rompu aux provocations diverses et porteur des espoirs de tout un peuple. La sanction, 4800 Euros d'amende, c'est à dire le revenu de quelques minutes de travail pour lui, n'est pas à la hauteur du mal fait à tous les éducateurs du monde qui finissent par baisser les bras devant le mauvais exemple venu du haut.
Ce geste en soi n'aurait qu'une importance relative s'il n'avait été vu par des milliards de gens, et s'il ne venait pas du plus grand joueur actuel. Comment en effet, expliquer aux jeunes les vertus du fair-play et de la maîtrise de soi quand le mauvais exemple vient des plus grands. Car Zizou n'est pas seul en cause. Les plongeons des portugais ou les simagrées des italiens mériteraient des sanctions à postériori. Grand amateur de rugby, je rêve du jour où les règles du rugby seraient appliquées au foot. Tenue sur le terrain, refus catégorique de toute contestation auprès de l'arbitre, fautes sanctionnées à postériori par la vidéo, condamnation des simulations, haies d'honneur pour l'aversaire ... Il suffirait de peu de choses pour redonner au football la dignité qui lui manque aujourd'hui, malgré toute la beauté de ce sport incomparable pour les émotions qu'il procure.
Quand à Zidane, j'aurais aimé qu'il regrettât son geste. Car on ne peut à la fois, devant le monde entier, dire sur Canal + que l'on s'excuse auprès des jeunes et dans la même phrase dire quasiment que si c'était à refaire ... il le referait. Ce n'est pas digne de l'immense joueur qu'il est. C'est totalement dommageable pour l'extraordinaire star qu'il est aussi, notamment auprès des plus jeunes.
C'est parce qu'on l'aime autant, c'est parce qu'il nous fait rêver, qu'on attend de lui en tant que sportif, un comportement qui serve de référence à la jeunesse du monde entier.