Le 11 décembre dernier s'est achevé le cycle de conférence NANOVIV sur les nanotechnologies. Le débat final avait lieu à l'auditorium de la Chambre de Commerce et s'est clos sur la dernière table ronde où les élus de l'agglomération sont venus exposer leur vision des nanos. Invité à m'exprimer au nom de l'UDF sur les 6 recommandations adressées aux politiques, j'ai tenu à rappeler les enjeux tels que je les perçois. Il me semble que ce débat est d'abord un débat national, et même européen. Les conséquences sur les modes de vie, l'évolution technologique, la santé publique, l'économie, sont d'une telle importance que l'on doit éviter de tomber dans les écueils de précédents débats sur les OGM, le nucléaire ou l'amiante, où l'on a pas su sortir de la passivité béate devant les progrès de la science d'un côté, ou le catastrophisme militant de l'autre.
Car il y a les risques avérés, qui doivent faire l'objet de politiques immédiates et fortes de la collectivité pour éviter toute conséquence sur la santé et l'environnement, et les risques potentiels, qui doivent être traités en tenant compte du principe de précaution, mais aussi du principe de réalité, afin de ne pas bloquer les évolutions scientifiques indispensables dont l'humanité a besoin.
Pour la 1ère fois, sur une évolution de société majeure induite par l'extrême miniaturisation, nous avons la possiblité d'adopter à l'échelle de l'Europe une attitude responsable pour anticiper les évolutions, définir les stratégies et prévenir les enjeux de santé publique.
Grenoble, par son savoir-faire et son expertise, par la qualité de ses réflexions, doit être le fer de lance de la réflexion européenne, tant en matière scientifique, économique, éthique que de santé.
Ce débat doit s'ouvrir vite, incluant toutes les couches de la société, afin que les français soient informés des évolutions des modes de vie induits par les nanos, et des problèmes éthiques que cela soulève, sans démagogie ou exacerbation des peurs à des fins politiciennes.
La collectivité publique, les élus, doivent prendre leurs responsabilités sans démagogie, sinon les atouts scientifiques et technologiques qui sont les notres sur ce sujet pourraient bien se retourner contre nous et nous faire rater un des enjeux majeurs des prochaines décennies.
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