
Le remboursement de la dette est aujourd'hui le 2ème poste de dépense de l'Etat. Il est en passe de devenir le 1er.
Dans le même temps, par lacheté ou inconscience, l'Etat laisse se déteriorer les régimes de retraite et augmente son endettement pour financer les régimes spéciaux dont le déficit ne cesse de se creuser afin de garantir des avantages acquis hors de proportion pour une minorité d'agents publics. Les déficits de la Secu ne sont pas financés, et la qualité des soins se dégrade.
Toute une génération de parents s'apprête donc, par le biais de l'Etat, à laisser comme héritage une montagne de dette à ses enfants, qui refuseront de la payer.
C'est tout notre système qui est, à terme, menacé. Il est urgent d'agir.
http://www.nousnepaieronspasvosdettes.com/
Et dans ce cas, il faut avoir le courage de dire des choses qui déplaisent, même en période électorale. La génération de mes parents (la vôtre, Philippe...) a connu la croissance économique la plus importante de toute l'histoire de l'humanité : elle avait les moyens de nous laisser des finances publiques saines et un environnement durablement propre. Elle s'est goinfrée sur notre dos et le dos de nos enfants, et puis nous a laissé en héritage ses dettes et ses poubelles. Et en plus, ce n'est pas de la "bonne" dette comme au Danemrak, par exemple (de la dette d'investissement qui fait que les routes et les voies ferrées, ou encore les universités, sont flambant neuves), c'est de la mauvaise dette : de la dette pour financer le train de vie de l'Etat.
Alors parmi les très bonnes propositions de François Bayrou (en particulier l'interdiction, inscrite dans la constitution, de faire voter un budget en déficit de fonctionnement), j'en rajouterais une, très impopulaire, mais qui aurait le mérite de faire payer à la génération coupable une partie des dettes qu'elle a contractées : un système de retraite par répartition, certes, mais pour chaque génération (finie la solidarité intergénérationnelle qui n'a fonctionné qu'à sens unique !). Cotiser plus que ses parents pour toucher moins, n'est-ce pas purement et simplement du vol ? Pourquoi pas, donc, un fonds d'investissement et pas une ponction directe des cotisations des actifs pour versement aux retraités. Ce qui ferait que les retraités actuels devraient se payer dès maintenant leur propre retraite (en se débrouillant sans nos cotisations) ! Quant à nous, nos cotisations serviraient pour nos retraites et pas les leurs ! Vengeance ? Non : revanche légitime (et pourtant partielle) d'une génération qui est la première à ne pas être sûre d'avoir une vie meilleure que ses parents.
Comme le dit le livre de François Fillon, les français ne sont pas des enfants : ils peuvent comprendre et admettre, à condition que nos dirigeants montrent l'exemple, et qu'on explique les choses simplement : au lieu de dire "la dette publique atteint 110% du PIB", on pourrait simplement dire : "imaginez qu'on vende en une seule dois TOUT la France : les biens des particuliers, leurs comptes bancaires, ceux des entreprises, le foncier, tous les bâtiments, tous les biens de l'Etat, nous ne pourrions même pas rembourser nos dettes : nous sommes potentiellement TOUS des SDF !" Et au lieu de dire : "notre dette est mauvaise car c'est une dette de fonctionnement et pas d'investissement", il vaudrait mieux dire : "est-ce que votre banquier accepterait de vous faire crédit pour payer votre chauffage ?!".
Rédigé par : Limousin | 20 mars 2007 à 11:59