Circulation : la gauche face à ses contradictions

L'altercation publique entre le Président de la Métro Didier MIGAUD et le Président du Conseil Général, André VALLINI, d'une part, et le Président de la Chambre de Commerce, Gilles DUMOLARD, d'autre part, illustre bien l'impasse dans laquelle se sont mis les leaders du PS isérois. Alors que les entreprises de la région ont mis sur la table un financement privé de 300 millions d'Euros, soit 50% du coût du tunnel sous la Bastille, les collectivités locales concernnées sont bien en peine de tenir leurs engagements, cherchant tous les prétextes pour différer la réalisation dudit tunnel.
Alors que chacun s'accorde à reconnaître que les déplacements sont aujourd'hui le principal obstacle au développement économique grenoblois et que les bouchons hypothèquent de nombreux projets industriels, la gauche grenobloise paie ses choix politiques et ses alliances électorales.
En effet, ce sont d'abord les accords électoraux (non dits) entre les verts et les socialistes qui interdisent toute évolution du dossier, sous peine de faire éclater la majorité. Ensuite, les grands projets dont les coûts ont fortement dérapé des dernières années ont asséché les finances des collectivités concernées et hypothéqué l'avenir.
Pendant ce temps, la disparition des parkings, les obstacles de plus en plus nombreux à la circulation dans Grenoble font ressembler la ville à Paris aux heures de pointe.
Qu'il soit nécessaire que chacun fasse un effort en vue de réduire la pollution et ses déplacements, nul ne le conteste.
Mais la géographie et la vie économique ont leurs contraintes qu'ont ne pourra pas résoudre à coup d'idéologie gauchisante. Le 2ème et 3ème cercle du centre ville de Grenoble s'étiolent lentement et certaines entreprises de la périphérie bloquent certains investissements devant l'impossiblité d'effectuer les déplacements des personnels entre le voironnais et le Grésivaudan.
Certains élus de gauche, disposant d'une voiture avec chauffeur, effectuent même ce trajet en passant par ... Chambéry !
Il est vrai que Chambéry, elle, a son tunnel sous la Chartreuse.