Ma précedente note intitulée "pompiers : la fin de la proximité" m'a valu de nombreux messages. En effet, en décrivant une situation qui concernait la commune de Corenc, avec le risque de voir tout simplement disparaître les pompiers de Corenc au nom de l'efficacité de l'intervention, j'ai semble t'il touché un point sensible. Cette inquiétude qui touche les pompiers de Corenc est partagée par de nombreux centres de secours de petites ou moyennes communes. En effet, les nouvelles dispositions issues du shéma départemental prévoient un minimum de 6 sapeurs-pompiers par intervention. Les centres de première intervention ou les simples unités opérationnelles qui ne pourraient pas fournir en permanence ces 6 sapeurs-pompiers ne seront tout simplement plus appelés et seront fermés à brève échéance, sans doute après les prochaines élections locales pour éviter les "remous".
Pourtant, on voit mal la nécessité de 6 sapeurs-pompiers pour déloger un nid de guêpe, éteindre un feu de poubelle ou porter les premiers secours à une personne atteinte d'un malaise dans une petite commune, là où les pompiers volontaires locaux pourraient tout à fait agir au mieux.
Mais au delà, c'est toute la philosophie du volontariat chez les pompiers qui est remise en cause.
En effet, plus de 80% des 200 000 sapeurs pompiers français sont des volontaires. Faute de moyens, ces volontaires sont aujourd'hui utilisés à des gardes postées ou des astreintes rémunérées pour pouvoir remplir les camions selon les normes d'intervention en vigueur. Ainsi, ces volontaires ne sont bien souvent plus que des supplétifs, écornant ainsi fortement l'image du pompier volontaire, intégré à son environnement et proche de la population.
Ainsi la professionnalisation, certes nécessaire, qui n'a pas été menée à son terme, risque fort de conduire à une dégradation de l'image des pompiers dans l'opinion publique, ce qui serait fortement dommageable, surtout si on y rajoute l'image désastreuse laissée par les manifestations dures de certains professionnels, et les violences sur les policiers qui ont suivi.
Les pompiers représentent un patrimoine national trop important pour que l'on ne prenne pas garde du malaise qui s'instaure, et du divorce qui pourrait suivre avec une partie de la population.
Il est temps de revenir à plus de bon sens.
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