Philippe de LONGEVIALLE le Blog

Rocade Nord : un débat tronqué

La réunion du 5 février à La Faiencerie à la Tronche a confirmé mes craintes relatif au projet de rocade Nord. Il semble bien que les choix politiques soient faits et que les réunions de concertation n'aient pas d'autre objet que de faire "passer la pilule" aux habitants concernés.
Les élus de Grenoble, de la Métro, mais aussi tous ceux qui soutiennent la variante Cumin comme les conseillers généraux et le député de la circonscription étaient absents ou muets, laissant aux techniciens la lourde tache de défendre le projet.
Je réaffirme pourtant clairement mon souhait de la réalisation du contournement nord de Grenoble, en liaison avec la rocade sud.
Mais le projet dit "Cumin", réalisant une autoroute urbaine à travers la Tronche, relève d'une vision archaïque de l'aménagement. C'est de plus une vision à court terme, face au développement rapide de l'agglomération.
En effet, le projet dit "Cognet", plus long dans son tracé, intègre un véritable bouclage avec la Rocade sud et permet d'anticiper l'avenir, par une vision à plus long terme. De plus, il ne crée aucun dommage écologique ni nuisance particulière, car il est très peu consommateur de foncier et ne pénètre pas dans le tissu urbanisé.
Ma demande que les mêmes moyens d'étude soient débloqués pour le projet Cognet que pour le projet Cumin est restée lettre morte.
Mais les jeux ne sont pas faits, car une composante a été sous-estimée : il faudra compter avec les habitants, pas décidés à se laisser faire.

Rocade Nord : on a frisé l'émeute à La Tronche

La réunion publique prévue ce mercredi 17 Janvier à La Tronche sur le projet de rocade Nord a failli tourner à l'émeute. Prévue dans une salle manifestement trop petite (volontairement ?), la réunion a failli ne pas se tenir tant les habitants venus en grand nombre ont manifesté leur déception de ne pouvoir entrer dans la salle déjà pleine. Plus nombreux dehors que dedans, nous étions légions à demander au Maire de la Tronche, sans succès, le report de la réunion à une date ultérieure, dans une salle plus grande et plus adaptée. Rien n'y a fait, et les portes de la salle ont été fermées à clé pour empêcher ceux qui étaient dehors de rentrer, officiellement pour des raisons de sécurité.
Il eut été en effet préférable de reporter la réunion, plutôt que de faire un débat tronqué par l'absence, faute de place, de nombreux habitants concernés.
Cette consultation tronquée augure mal du futur débat sur cette rocade nord, débat qui ne fait que commencer. Cela montre bien l'amateurisme et la désinvolture avec lesquels cette question, pourtant fondamentale pour Grenoble, est traitée.
On voudrait créer un climat de suspicion et provoquer un rejet qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Tunnel sous la Bastille : quand le mieux est l'ennemi du bien

Le débat sur le tunnel agite le landernau politique grenoblois. Chacun y va de son avis, voire de son projet. Je le dis tout net : je suis un fervent partisan du bouclage de la rocade par un tunnel. Et le plus tôt sera le mieux. Parce que l'économie grenobloise, déjà mise à mal par un plan de circulation pour le moins controversé, a besoin de décisions fortes et claires sur le sujet pour garder confiance en l'avenir de notre bassin d'emploi. Les opposants au tunnel n'hésitent pas à dire tout et son contraire : d'une part que le tunnel est inutile puisque les circulations Grésivaudan - voironnais ne sont pas les principales, et d'autre part que le tunnel sera saturé dès sa mise en service !
Comprenne qui pourra.
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Circulation : la gauche face à ses contradictions

L'altercation publique entre le Président de la Métro Didier MIGAUD et le Président du Conseil Général, André VALLINI, d'une part, et le Président de la Chambre de Commerce, Gilles DUMOLARD, d'autre part, illustre bien l'impasse dans laquelle se sont mis les leaders du PS isérois. Alors que les entreprises de la région ont mis sur la table un financement privé de 300 millions d'Euros, soit 50% du coût du tunnel sous la Bastille, les collectivités locales concernnées sont bien en peine de tenir leurs engagements, cherchant tous les prétextes pour différer la réalisation dudit tunnel.
Alors que chacun s'accorde à reconnaître que les déplacements sont aujourd'hui le principal obstacle au développement économique grenoblois et que les bouchons hypothèquent de nombreux projets industriels, la gauche grenobloise paie ses choix politiques et ses alliances électorales.
En effet, ce sont d'abord les accords électoraux (non dits) entre les verts et les socialistes qui interdisent toute évolution du dossier, sous peine de faire éclater la majorité. Ensuite, les grands projets dont les coûts ont fortement dérapé des dernières années ont asséché les finances des collectivités concernées et hypothéqué l'avenir.
Pendant ce temps, la disparition des parkings, les obstacles de plus en plus nombreux à la circulation dans Grenoble font ressembler la ville à Paris aux heures de pointe.
Qu'il soit nécessaire que chacun fasse un effort en vue de réduire la pollution et ses déplacements, nul ne le conteste.
Mais la géographie et la vie économique ont leurs contraintes qu'ont ne pourra pas résoudre à coup d'idéologie gauchisante. Le 2ème et 3ème cercle du centre ville de Grenoble s'étiolent lentement et certaines entreprises de la périphérie bloquent certains investissements devant l'impossiblité d'effectuer les déplacements des personnels entre le voironnais et le Grésivaudan.
Certains élus de gauche, disposant d'une voiture avec chauffeur, effectuent même ce trajet en passant par ... Chambéry !
Il est vrai que Chambéry, elle, a son tunnel sous la Chartreuse.