Philippe de LONGEVIALLE le Blog

Rencontre avec le CRIF Grenoble Isère

Le 17 avril j'avais rendez-vous avec le CRIF Grenoble Isère pour évoquer de nombreuses questions de société et les questions internationales. La veille, c'est radio KOL HACHALOM qui m'avait fait l'honneur de m'interviewer pendant près d'une heure sur les mêmes questions. Dans les 2 cas, l'accueil a été chaleureux et la discussion très intéressante. Nous avons évoqué d'abord la situation politique et la place de l'UDF en cette période d'élection présidentielle. En présence de Jean-Luc MEDINA, Président du CRIF, Monique HANOUN, Adda SADOUN, Robert EL KAIM, Jacques THIAR, Patrice GANANSIA, Jérôme SAFAR, Denis KRIEF..., j'ai pu évoquer le positionnement centriste, libre, fort et indépendant de l'UDF. Puis nous avons évoqué des questions graves comme l'antisémitisme, qui change de nature en touchant de plus en plus une population immigrée sans repères et parfois sans éducation historique, et qui voit parfois dans la communauté juive le bouc émissaire de ses problèmes. Ce sont aujourd'hui de jeunes enfants qui sont victimes d'injures ou d'agressions en milieu scolaire, ce qui constitue une dérive inquiétante qui doit mobiliser fortement les pouvoirs publics. C'est aussi l'occasion de rappeler mon attachement strict à la laïcité et mon opposition farouche au communautarisme, rappelant au passage combien les juifs de France sont français à part entière et parfaitement intégrés à la communauté nationale. Nous avons évoqué aussi la faiblesse de la communauté internationale face aux propos outranciers et négationistes du Président iranien, mais aussi la menace que constitue le programme nucléaire iranien dans une région instable. Enfin, nous avons abordé la question du terrorisme, qui doit être combattu avec force et la question de Jérusalem, qui ne doit pas être divisée et doit rester une ville ouverte à tous. J'ai également rappelé mon attachement au Liban, et ma volonté de voir le Liban retrouver la maîtrise de son destin et permettre ainsi le désarmement des milices afin d'oeuvrer à une paix globale entre Israël et l'ensemble de ses voisins.

Pauvre France

Faut il que certains candidats à la Présidentielle aient si peu de choses à dire pour en être réduit à un appel malsain et non dénué d'arrières pensées à "l'identité nationale". La course effrénée de Nicolas SARKOZY et de Ségolène ROYAL derrière Jean-Marie LE PEN pour masquer une absence de projet de société derrière un nationalisme à la petite semaine m'afflige profondemment. Moi qui me sent d'habitude si français, si fier de notre spécificité  "gauloise" qui agace tant nos voisins, si porté vers les valeurs d'universalité que notre pays a su, en certaines circonstances, porter haut et fort, si viscéralement attaché à la langue française même s'il m'arrive, bien involontairement, de la maltraiter parfois, je ne ressens que répulsion à cet récupération électoraliste. C'est si peu aimer la France que réduire son identité à l'immigration ou au drapeau, même s'ils en constituent des éléments très partiels. La France a toujours été un pays d'immigration et n'a pas toujours eu le drapeau tricolore. Elle n'en était pourtant pas moins la France, avec autant de grandeur et de vision. Alors mesdames et messieurs les candidats, n'en jetez plus, et laissez nous aimer la France, la défendre et la perpétuer sans en faire un fond de commerce électoral.
Elle mérite mille fois mieux.

Les femmes à l'honneur

Le 8 mars était la journée de la femme. Même si je ne suis pas fan des journées thématiques de ce type, qui masquent une absence de volonté le reste du temps, c'était l'occasion de revenir sur certaines situations qui perdurent. Les inégalités homme-femme ont été largement effacées en droit. Elles demeurent encore très largement dans les faits. Outre les violences conjugales, qui sont la réalité de nombreuses femmes, l'inégalité homme-femme au travail est sans doute la plus criante et la plus difficile à faire évoluer. Reste également la situation préoccupante de nombreuses femmes d'origine étrangère, qui subissent très lourdement le poids des traditions et des intégrismes. La polygamie, l'excision, la violence physique et morale sont autant d'épées de Damocles qui pèsent sur ces femmes, et contre lesquelles la République peine à faire appliquer la loi.
Maigre consolation : les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Souvent hélas, dans la solitude et la précarité.

Saint Valentin : une tradition tenace

J'étais dimanche 4 février à la traditionnelle St Valentin de Corenc. Il ne s'agit pas, en l'occurence, de la fête des amoureux mais de celle des vignerons et de la vigne. Tradition d'ailleurs partagée avec Meylan qui, contrairement aux habitudes, organisait la sienne le même jour.
Cette fête conviviale et appréciée rappelle les origines rurales de la commune et l'existence, autrefois, d'une production locale de vin sur l'ensemble des coteaux du Grésivaudan.
La vigne a aujourd'hui presque totalement disparu, mais le souvenir reste et le bonheur de se retrouver pour des plaisirs simples demeure.
Près d'une centaine de personnes à Corenc, plus de 300 à Meylan se retrouvent donc chaque année pour célébrer Bacchus et la tradition vignerone.
Il ne reste plus qu'à souhaiter que cette tradition survive encore longtemps au monde moderne et à son stress.
Merci aux membres de la commission St Valentin qui oeuvrent chaque année en ce sens.

Pompiers et proximité : suite (et pas fin)

Ma précedente note intitulée "pompiers : la fin de la proximité" m'a valu de nombreux messages. En effet, en décrivant une situation qui concernait la commune de Corenc, avec le risque de voir tout simplement disparaître les pompiers de Corenc au nom de l'efficacité de l'intervention, j'ai semble t'il touché un point sensible. Cette inquiétude qui touche les pompiers de Corenc est partagée par de nombreux centres de secours de petites ou moyennes communes. En effet, les nouvelles dispositions issues du shéma départemental prévoient un minimum de 6 sapeurs-pompiers par intervention. Les centres de première intervention ou les simples unités opérationnelles qui ne pourraient pas fournir en permanence ces 6 sapeurs-pompiers ne seront tout simplement plus appelés et seront fermés à brève échéance, sans doute après les prochaines élections locales pour éviter les "remous".

Jean-François DENIAU : l'étoffe des héros

Quelques jours après l'Abbé Pierre, c'est une nouvelle grande figure française qui nous quitte. Homme politique, écrivain, baroudeur, marin, Jean-François DENIAU était tout à la fois. Ministre centriste sous Giscard, européen convaincu, élu à l'Académie Française puis à l'Académie de Marine en remplacement d'Eric TABARLY, défenseur des peuples opprimés, Jean-François DENIAU a eu une vie bien remplie, faites de coups de gueule et d'actions d'éclat, mais aussi d'une profonde réflexion sur notre monde, ses lachetés, ses faiblesses, ses richesses humaines aussi.
Rarement homme n'a été si indispensable dans cette société cynique dans laquelle nous vivons. Son courage moral et physique, son franc-parler et son ouverture vont beaucoup nous manquer. Il représentait ce que la France produit de mieux quand elle sait rester fidèle à ses valeurs et à son histoire.
Au crépuscule de ma vie, j'aimerais pouvoir me dire, comme Jean-François DENIAU, avoir mené une vie aussi pleinement accomplie.

La guerre des voeux a bien eu lieu

Chaque année, les traditionnelles cérémonies de voeux régissent le calendrier politique du mois de Janvier. En période électorale, ces voeux prennent souvent un tour plus polémique et plus ostentatoire. L'année 2007 ne fait pas exception. La puissance d'un candidat semble se mesurer à l'ampleur et au faste de sa cérémonie de voeux. Ainsi, entre les boites de nuit et les salles municipales, la concurrence sera rude tout au long du mois dans le secteur grenoblois. Il faudra un estomac solide et un alcootest discret pour terminer le mois sans encombre. Et on mesurera discrètement, mais surement, qui sera présent et où, afin de savoir quels sont les traîtres qui ont bien pu oser aller aux voeux de l'adversaire.
Mais quand la polémique s'invite dans les traditionnels voeux municipaux, cela ne fait plus sourire. Ainsi j'ai assisté, samedi dernier à la Tronche, à un député candidat à sa réélection et qui manifestement le faisait savoir dans son discours, et sa concurrente socialiste, polémiquer vertement et avec insistance devant une salle médusée sur l'ordre protocolaire de prise de parole. Le Maire en a été tout retourné, et il n'est pas sur que les candidats en question en soient sortis grandis. Le verre de l'amitié a quelque peu apaisé les tensions, mais manifestement, l'année 2007 a fort mal démarré...

2007 : L'année du vrai changement ?

Bonne et heureuse année 2007. La formule est rituelle et pleine de promesses. Chaque année commence par des souhaits nombreux et sincères de paix, de bonheur et de réussite. Mais quand on se retourne sur l'année passée, le sentiment que rien n'a vraiment changé domine, tant les mêmes images de violence, de désolation et de souffrance s'imposent à nos esprits. Et pourtant, nos voeux sont sincères et pleins d'espoir.
Aussi, en ce début d'année 2007, mes voeux seront plus précis. Si je ne peux changer le monde tout seul, si je ne peux faire apparaître dans les coeurs la joie et la sérénité par ma seule volonté, je peux néanmoins agir sur mon environnement immédiat, dans un sens positif. Je souhaite que 2007 soit vraiment une année de changements profonds.

• Dans les comportements, d'abord, face à la dégradation continue de notre planète, rongée par nos égoïsmes aveugles.
• Dans notre approche des autres, ensuite, afin que l'indifférence recule face aux difficultés de vivre qui nous environnent.
• Dans le fonctionnement de nos institutions, enfin, qui aujourd'hui sont incapables de s'adapter à une société qui va de plus en plus vite et fabrique toujours plus de précarité.

J'agirai en 2007 pour qu'un changement profond intervienne en France, à l'occasion de la Présidentielle.
J'oeuvrerai aussi pour que notre agglomération grenobloise retrouve son dynamisme et prépare son avenir avec une classe politique renouvelée et honnête.
C'est à notre portée, si nous nous y mettons tous avec ardeur.
Alors,nous pourrons dire que que ce n'était pas des voeux pieux, car nous avons agi là où il nous était possible d'agir.
Pour que 2007 soit l'année du vrai changement.

Joyeux Noël.

A quelques heures de la nuit de Noël, nombreux sont les grenoblois à s'affairer dans les magasins encore ouverts pour l'occasion, et tout aussi nombreux sont les touristes à chercher à accéder tant bien que mal à des stations que l'on dit en panne de neige. Cela a quelque chose de rassurant. Dans le pessimisme ambiant, j'avais craint un Noël terne, des magasins vides et des français cloitrés chez eux autour d'une dinde importée de Chine... Il n'en est rien. La frénésie commerciale l' a de nouveau emportée et Noël restera Noël. Je ne peux m'empêcher d'avoir un brin de nostalgie pour mes Noëls d'enfant, sous 20 cm de neige, où la magie de la communion familiale prenait encore le pas sur les nouvelles consoles vidéo. C'était, il est vrai, lors d'un autre siècle.
Alors en cette période de veillée, je garde une petite pensée pour ceux qui n'ont pas pu partir, ou qui se contenteront d'un simple repas en famille. Je pense aussi à tous ceux qui n'ont pas de famille, et qui passeront Noël seuls, parfois dans la douleur. Si la paix et la joie sont nos biens les plus chers, ils ne sont encore qu'un voeux (pieux) pour des centaines de millions d'individus.
Alors ne boudons pas notre plaisir, fut-il parfois futile.
Joyeux Noël et bonnes fêtes à tous.

A Dieu Françoise

Françoise CHARDON nous a quitté le 14 décembre. Journaliste au Dauphiné Libéré, femme de culture et de coeur, Françoise CHARDON est partie à la suite d'une longue maladie. Elle n'aura pas réussi à passer un dernier Noël parmi les siens, comme elle l'aurait tant souhaité. Ce mardi, dans la cathédrale Notre Dame, nous étions nombreux à lui adresser un dernier adieu. J'ai été frappé, comme tous, par l'extraordinaire sérénité qui était la sienne ces dernières semaines. Elle savait qu'elle allait mourir, et l'avait accepté. Sa foi, sa confiance en la vie, lui avait fait oublier sa souffrance et permis d'entreprendre un formidable travail sur elle même. Je souhaite à chacun d'entre nous d'avoir cette force, au crépuscule de notre existence. Tous ceux qui l'ont accompagné dans les derniers moments d'une vie très riche et féconde, sa famille, ses amis, la grande famille des médias aussi, resteront marqués comme moi par cette espérance qui ne l'a jamais quittée.
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